Être représenté ?


Pour la revue Lignes n° 55, Fini, c’est fini, ça va finir
Décembre 2017
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En 1852, la même année où Victor Hugo publie son pamphlet Napoléon le petit, Karl Marx publie Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte. Le coup d’État qui a porté ce dernier au pouvoir a eu lieu l’année précédente. L’ouvrage s’ouvre sur une double référence, demeurée célèbre, à Hegel et à la représentation théâtrale :

Hegel note quelque part que tous les grands événements et personnages historiques surviennent pour ainsi dire deux fois. Il a oublié d’ajouter : une fois comme (grande) tragédie et la fois d’après comme (misérable) farce.

Mais à cette ironie de la scène historique comme représentation théâtrale fait pendant à la fin de l’ouvrage un autre usage de la représentation : celui qui questionne la représentativité politique. Marx dit de la paysannerie française, dont il questionne l’inféodation aux deux formes successives du pouvoir napoléonien (celle de la tragédie et celle de la farce) :

Ils ne peuvent se représenter eux-mêmes, ils doivent être représentés.

Cette phrase sera, en 1978, mise par Edward Saïd en exergue de son livre L’Orientalisme. Et le passage sera à nouveau commenté, en 1988, par Gayatri Spivak dans Les Subalternes parlent-elles ? La question de la représentation ouvre ainsi une véritable mise en abîme problématique qui, se cristallisant autour des origines de la République française, se déploie puissamment dans le champ des études post-coloniales.

1. Des régimes de représentation

La représentation est la fonction même du langage : c’est l’activité humaine par excellence, qui conditionne toutes les autres. Et c’est précisément pour cette raison qu’il y a une vraie fonction sociale de l’activité artistique : là où il y a de l’art, de quelque ordre qu’il soit, est mise en œuvre, et pour cette raison mise en jeu, la possibilité de se représenter comme sujet collectif dans la réalité d’un espace public. De ce point de vue le Parlement, au même titre que le tribunal, est une scène esthétique de représentation avant d’être un espace juridique de décision, législative ou judiciaire.
La scène électorale est à cet égard dispositif de représentation à un double titre : d’une part elle met en scène le jeu social agonistique (la scène du combat électoral comme figuration du débat politique) et d’autre part ce qu’elle met en scène, ce sont des représentants c'est-à-dire des figures de la délégation de pouvoir.
Là où donc un système de représentation est perverti, c’est tout le dispositif social qui est court-circuité, et de ce fait même grillé.
Toute la question de la délégation, dont l’archétype est la députation (et dont le fleuron est, en France, l’élection du Président de la République au suffrage universel), sera alors de savoir qui elle est supposée représenter et qui elle représente réellement. De qui elle tient son mandat et de qui elle tient son pouvoir. Et le jeu électoral entre en crise quand les deux ne coïncident pas. De fait, ils n’ont sans doute jamais nulle part coïncidé pleinement. Mais la crise survient plutôt quand l’écart est si abyssal que toute commune mesure est abolie. Et c’est sans doute le lot commun actuel des classes moyennes d’avoir perdu la bataille de la représentativité. Non pas au sens où elles ne pourraient pas élire des représentants, mais bien plutôt au sens où ceux-ci ne les représentent plus. Les couloirs de l’Assemblée nationale blindés de lobbyistes, tout autant que les grands commis de l’État glissant indifféremment des conseils d’administration des banques à la délégation politique, donnent exactement la mesure du gouffre qui s’est ouvert dans le système de représentativité.
Et il ne sert à rien de pleurer sa déception ou de crier à la trahison. Pas plus que de rappeler à leurs devoirs de fidélité électorale ceux dont la « loyauté » - elle est à cet égard irréprochable - ne s’exerce précisément qu’à l’égard de leurs financeurs. Car, pour cette raison même, ils ne se sentent pas le moins du monde en dette à l’égard de leurs électeurs.
Exactement de la même façon, la direction d’une entreprise ne se sent nullement en dette à l’égard de ses employés, mais bien plutôt de ses actionnaires, dont les exigences financières seront payées sur les salaires. Weber écrit à ce propos, publiant La Bourse en 1895 :

Des milliers d’ouvriers travaillent pour des actionnaires changeants, qui ne les rencontreront jamais dans leur vie (…), alors qu’ils sont les véritables entrepreneurs, dont le « directeur exécutif » n’est que le représentant, et qui, en tout cas, ne ressentent généralement pas la moindre responsabilité envers eux, sans pour autant être des personnes particulièrement dénuées de scrupules.

2. Le spectre comme mise en lumière

Dans Le 18 brumaire, analyse du coup d’État qui a, significativement et très symboliquement, transformé le premier Président de la République française en empereur, Marx commente avec autant de rigueur que d’ironie cette question de la représentativité. L’ouvrage entier tend à montrer que c’est précisément la disparition de la représentativité politique au sein de l’Assemblée nationale qui finit par faire du tyran un authentique représentant, et du coup d’État un mode cohérent d’exercice de la représentativité populaire.
Tout l’ouvrage tourne autour de la comédie du pouvoir comme farce, et de l’affectation de démocratie comme imposture, à partir du « au nom de » :

À la monarchie bourgeoise de Louis-Philippe peut seule succéder la république bourgeoise. Autrement dit : si, au nom du roi, a régné une partie restreinte de la bourgeoisie, c’est désormais au nom du peuple que règnera l’ensemble de la bourgeoisie.

L’analyse est parfaitement claire, dans la suite de ses séquences : la Monarchie de juillet, qui, à la suite des émeutes de 1830, succède à la Restauration, rend le pouvoir à une bourgeoisie qui en avait été privée depuis 1814, tout en maintenant un système monarchique. Ce qui s’établit après les nouvelles émeutes de 1848, c’est la continuité d’une domination bourgeoise, mais cette fois sous sa forme républicaine. Victor Hugo, élu à la députation cette année-là, puis exilé à la suite du coup d’État de 1851, en est un parfait représentant, dans la version humaniste de ce républicanisme : c’est désormais au nom du peuple que règnera l’ensemble de la bourgeoisie. La continuité du pouvoir ne peut s’établir que sous l’apparente discontinuité du régime. Et le pouvoir ne doit sa continuité, d’une émeute à l’autre, qu’au double langage de l’appellation démocratique qui le légitime. Marx en énonce très précisément les termes :

Au seuil de la révolution de février, la république sociale fit son apparition telle une formule creuse, une manière de prophétie. Dans les journées de juin 1848, elle fut étouffée dans le sang du prolétariat de Paris, mais elle hante tel un spectre les actes suivants du drame.

La thématique du spectre est une constante de l’écriture marxienne, comme le notera Derrida. Elle était déjà, en 1848, en incipit du Manifeste du Parti communiste, et elle revient à plusieurs reprises, comme une véritable figure romantique, dans le Le 18 brumaire. Cette présence spectrale est précisément celle de ceux qui ne sont pas représentés. Étrangement donc, elle est la seule présence réelle, sur une scène politique réduite à la pure théâtralité d’une représentation. C’est le sang réellement versé qui donne forme à la présence du spectre. Le spectre n’est nullement un fantôme, à l’encontre de toute interprétation « hantologique ». Il est bien plutôt, au sens physique du terme, ce qui permet de mettre en lumière et de donner sa coloration au réel : de lui rendre sa visibilité, c'est-à-dire de le rendre lisible. C’est lui qui rend à la superficialité de la farce la profondeur d’une tragédie. Le 18 brumaire ne dévoile la comédie du pouvoir que pour en signifier le soubassement tragique : les effets réels en termes de vie et de mort, sur une classe ouvrière offerte, comme chair à répression, à la conflictualité des mutations politiques, dans le même mouvement qui l’offre, comme chair à exploitation, à la conflictualité des mutations économiques.

3. Arène parlementaire et monde paysan

De fait, cette double conflictualité produit en surface le jeu des partis au sein de l’Assemblée, et la mise en scène des « débats » politiques. Mais ce jeu du débat masque le défaut de représentativité. Marx le résume dans une formule :

Tandis que la joie maligne des classes révolutionnaires se repaît de l’humiliation de l’Assemblée nationale – car elle professe pour les prérogatives parlementaires de celle-ci autant d’enthousiasme que l’Assemblée nationale pour les libertés publiques –, la bourgeoisie à l’extérieur du Parlement ne comprend pas que la bourgeoisie à l’intérieur du Parlement puisse gaspiller son temps en d’aussi pitoyables querelles.

Une bourgeoisie, clivée entre la violence effective de sa réalité financière et la violence jouée de sa représentation parlementaire, produit une Assemblée nationale incapable de soutenir ses propres intérêts de classe, précisément parce que la réalité des intérêts est très au-delà de ce qui peut en être débattu ou légitimement défendu. Et cette humiliation d’une Assemblée réduite à l’impuissance, si elle offre aux classes révolutionnaires le spectacle réjouissant de son ridicule, ne leur permet pas pour autant d’accéder elles-mêmes à la représentativité.
Qui est représenté, au sein de l’Assemblée ? Et qu’est-ce qu’un « peuple » ? Marx montre à la fin du texte comment le coup d’État de Napoléon III nous en dit précisément quelque chose, à partir de la question du monde rural. Il affirme ainsi :

Bonaparte représente une classe, voire la classe la plus nombreuse de la société française, les paysans à parcelles. (…) Les petits paysans constituent une masse énorme, dont les membres vivent tous dans la même situation, mais sans avoir de contacts multiples les uns avec les autres. Leur mode de production les isole les uns des autres, au lieu d’établir entre eux un commerce mutuel.

Et il ajoute :

C’est pourquoi ils ne sont pas capables de faire valoir leur intérêt de classe en leur propre nom, soit par un parlement, soit par une convention. Ils ne peuvent se représenter eux-mêmes, ils doivent être représentés.

C’est en ce point précisément que s’articule la problématique centrale de la représentation politique : dans le passage de la voix pronominale à la voix passive. La dissémination du monde paysan l’empêche de se constituer comme classe pour faire valoir ses intérêts. Mais l’origine de cette dissémination est dans la politique rurale promue par le Premier Empire : celle de la parcellisation des terres, à l’encontre du modèle anglais des grands domaines, ou de la seigneurie d’ancien régime. Cette décision napoléonienne lui a, dans un même mouvement, acquis la reconnaissance d’une paysannerie libérée du système féodal, et fourni la chair à canon enthousiaste et volontaire de ses campagnes militaires dans le régime de la souscription. C’est ici que va se situer la perversion tyrannique du régime de la représentation : non plus une Assemblée, mais une figure factice de la filiation napoléonienne, celle de Louis Bonaparte, tirant parti dans le même temps des déchirements du monde industriel et financier entre les différentes faces de la bourgeoisie, et de la configuration spécifique du monde rural. Configuration qui va se cristalliser autour de deux phénomènes, sa dislocation et son habitus d’inféodation :

Il faut que leur représentant apparaisse en même temps comme leur maître, comme une autorité supérieure, comme un pouvoir gouvernemental illimité qui les protège contre les autres classes et leur dispense d’en-haut la pluie et le beau temps.

Là où il a pu y avoir dans la paysannerie d’authentiques révoltes populaires et jacqueries, se sont produits aussi les mouvements contre-révolutionnaires de la chouannerie au service de ses seigneurs. Et Marx rappelle cette double histoire, qui hante le monde rural et constitue sa tradition contradictoire :

La dynastie des Bonaparte ne représente pas le progrès intellectuel, mais la foi superstitieuse du paysan, son préjugé plutôt que son jugement, non pas son avenir, mais son passé, non pas ses Cévennes modernes, mais sa Vendée moderne.

Parce que le « représentant » n’est justement pas représentatif, c’est toute une mémoire réactionnaire de l’aliénation qui resurgit, à l’encontre d’une mémoire active du désir d’émancipation.

4. Forme pronominale et forme passive

Mais en passant du pronominal au passif de la représentation, Marx ne décrit pas seulement un moment de l’histoire, il cristallise une problématique constante de la représentativité. Elle sera saisie sur un autre mode, en 1988, par Gayatri Spivak, reprenant l’exergue qui avait été choisi par Edward Saïd en 1978, pour dénoncer l’orientalisme :

Voici le texte de Marx, qui emploie Vertreten là où l’anglais utilise represent, qui examine un sujet social dont la conscience et la Vertretung (qui tient autant de la substitution que de la représentation) sont disloquées et incohérentes : les petits propriétaires paysans.

Spivak part de la problématique politique de la représentation telle qu’elle se présente dans le texte de Marx, pour insister d’abord sur le jeu de substitution qu’elle induit et les formes d’imposture qui en sont la conséquence. La représentation produit un sujet politique disloqué au double sens du terme : au sens du lieu (locus en latin), puisqu’il est géographiquement dispersé dans des espaces différents, et au sens de la parole (loquor en latin), puisque son « représentant » ne sera justement pas son porte-parole, et qu’il est privé de ce fait de la représentation du langage.
À partir de là, elle va mettre en évidence, dans la langue de Marx, l’opposition entre Vertretung (la représentation substitutive) et Darstellung (la représentation présentifiante). Et elle va montrer comment la confusion entre les deux est tout simplement la source même de l’abus de pouvoir. C’est précisément parce que la représentation politique se constitue comme une Vertretung, substituant la défense des intérêts du représentant à celle des intérêts du représenté, qu’elle produit un court-circuit de la représentativité, un abus de langage qui est de ce fait même un abus de pouvoir, puisque toute représentativité donne un pouvoir. La Vertretung fait ainsi disparaître, ou plutôt fait subir un tour magique de passe-passe, à la Darstellung : elle empêche de rendre présente la revendication qu’elle prétend représenter. Ce tour de passe-passe substitutif donne son sens le plus fort à la thématique spectrale : le spectre de la présence populaire n’est pas seulement un retour du refoulé, mais ce qui rend visible et intelligible le processus de refoulement lui-même.
C’est à partir de cette confusion entre Vertretung et Darstellung, qu’elle va pointer l’impensé postcolonial comme un spectre omniprésent au sein même des classes intellectuelles de la gauche européenne, en se référant à un entretien de 1972 entre Foucault et Deleuze :

Deleuze affirme : Il n’y a plus de représentation, il n’y a que de l’action, de l’action de théorie de l’action de pratique, dans des relais ou des réseaux. (…) Deux significations de « représentation » sont imbriquées l’une dans l’autre : représentation dans le sens de « parler pour », comme en politique, et représentation dans le sens de « re-présentation », comme en art ou en philosophie.

La formule de Deleuze, à la période où il l’emploie, tendait à montrer les effets des mouvements de mai 68 sur la remise en question de la représentativité politique. Et de ce fait sur le concept de sujet politique Le nom même d’un mouvement comme celui d’Action directe se situera dans la droite ligne de cette dénonciation de la représentativité. Mais Spivak montre qu’il y a là confusion dans les significations mêmes de la notion de représentation :

La distinction incertaine entre la représentation au sein de l’État et de l’économie politique, d’une part, et dans la théorie du Sujet, d’autre part, ne doit pas être effacée.

5. L’indistinction des subalternes

Et si cette confusion, ou cette « distinction incertaine », recouvre l’indistinction entre Vertretung et Darstellung, elle recouvre également, de fait, une indistinction entre le sens passif de la représentation et son sens pronominal : être représenté ou se représenter.
Spivak va montrer qu’en prétendant représenter « les subalternes », les intellectuels occidentaux vont reproduire l’abus de pouvoir dont ils ont été eux-mêmes victimes de la part de la bourgeoisie occidentale, pour ceux du moins qui n’ont pas voulu remplir intentionnellement vis à vis d’elle la fonction organique qui leur était proposée. Et pour cela, elle montrera que la critique de la notion de sujet, telle qu’elle se présente dans la pensée critique occidentale, a pour point aveugle son propre déni sur la spécificité d’une subjectivité occidentale :

Une partie de la critique la plus radicale en provenance d’Occident de nos jours résulte d’un désir intéressé de conserver le sujet de l’Occident, ou l’Occident en tant que Sujet.

Le spectre qui apparaît ici, c’est, dans le discours même de défense anti-coloniale des subalternes, la présence du sujet occidental dans sa prétention à la neutralité. C’est cette prétention que Spivak conteste comme un nouveau tour de passe-passe, dont elle montre qu’il est au final mis en échec par la présence réelle des subalternes issus du monde postcolonial dans l’espace social commun :

Nous avons là les fermiers de l’agriculture de subsistance, la main d’œuvre paysanne inorganisée, les populations tribales et les communautés de travailleurs « zéro » dans la rue et là la campagne. Nous confronter à eux, ce n’est pas les représenter (vertreten), mais apprendre à nous représenter (darstellen) nous-mêmes.

Ce faisant, elle met en lumière ce point aveugle de la représentation du narrateur dans l’espace du discours. Des paysans privés de représentativité des années 1850 aux fermiers de l’agriculture de subsistance des années deux mille, s’affirme une même mise en échec des possibilités de représentation, dans le champ des recherches de terrain . Ce que Spivak montre au final, c’est que cette représentation ne peut avoir lieu qu’au prix d’un consentement du narrateur à reconnaître la détermination de sa propre place dans l’ordre du discours. Cette place, parce qu’elle impose une représentation du sujet du discours par lui-même, est précisément la condition de son effacement narcissique : le renoncement à sa volonté de toute-puissance sur la représentation de l’autre.
Mais cette problématique de la représentation subjective est intrinsèquement liée à celle de la représentativité politique, parce qu’elle engage une problématique de la solidarité.
L’écart abyssal entre ce qui est devenu une caste des représentants, désormais en conflit ouvert avec ceux qu’ils sont supposés représenter, et des groupes de sujets multiples qui ont vocation à constituer un peuple, met au jour les corrélations, les convergences, les multiples lignes de front communes qui relient les groupes réputés autochtones et les groupes réputés « étrangers », et nous rendent clairement ces derniers infiniment plus proches que nos propres gouvernants, eux-mêmes livrés aux collusions dans un système de gouvernementalité globalisé. Les nombreuses contestations actuelles des politiques migratoires en sont emblématiques.

Cet abîme de la représentativité politique est indissociable de l’invention de la représentation nationale, qui prétendait lier la question de la solidarité à celle de l’identité. Et tout le discours de la xénophobie d’État, qui lie l’émergence de la nation à celle de la colonisation, en témoigne.
Mais une clarification éloquente est en train de s’opérer, par la dissociation du concept de représentation au sein même de l’espace électoral. Très clairement, la délégation de pouvoir y a perdu son sens par les effets de la corruption politique, sur le mode même de ce que Le 18 brumaire de Marx énonçait comme régime spectral de l’histoire.
Ce qui demeure, pour nous dire où se situent les lignes de partage dans un monde marqué par l’indistinction politique, c’est tout simplement l’indicateur, désormais de plus en plus au rouge, des violences policières. Elles demeurent la mesure irréfutable de la non représentativité des dirigeants. Et l’entrée de l’état d’urgence policier dans le droit commun en est un symptôme massif.